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Une colonne chargée de symboles

Le célèbre Génie ailé, perché à 52 mètres du sol, domine la place de la Bastille. Découvrons l’anatomie de la colonne de Juillet !

Le socle

Le socle qui supporte la colonne est la partie la plus ancienne du monument : il date du Premier Empire et avait été conçu pour soutenir l’éléphant-fontaine voulu par Napoléon Ier. Ces maçonneries sont conservées lors de la construction de la colonne, dans les années 1830. 

Ce socle est constitué d’un soubassement circulaire de marbre rouge, sur lequel s’appuie un second soubassement  carré orné de 24 médaillons et d’un troisième soubassement décoré de têtes de lion. 

Une mosaïque et un pavage agrémentent les deux terrasses : si leurs élégants motifs géométriques ne sont pas visibles depuis le sol, il est possible de les admirer en montant sur la terrasse de l’Opéra. 
 

le socle de la colonne de Juillet
Le socle de la Colonne de Juillet

© Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux

La colonne

179 500 kilogrammes de bronze ont été nécessaires pour fabriquer la colonne de Juillet. La partie métallique est constituée d’un piédestal  cubique qui soutient un fût de 23 mètres de haut, couronné par un chapiteau composite. 

Le piédestal  de bronze est décoré d’un relief figurant un lion, et de quatre coqs. Ces figures sont l’œuvre du célèbre sculpteur animalier Barye. Un poème de Victor Hugo, écrit pour la colonne, complète cet ensemble. 
Le fût de la colonne comprend trois registres d’inscriptions : figurent ici les noms des 504 victimes des Trois Glorieuses de Juillet 1830, gravés dans le bronze et dorés à la feuille d’or. 

L’intérieur de la colonne est creux : un étroit escalier de 200 marches permet d’accéder au sommet (fermé au public). Entièrement fondu en bronze et dans un très bon état de conservation, cet escalier est une véritable prouesse technique. 
 

La Colonne de Juillet

© Jean-Christophe Ballot / Centre des monuments nationaux

Le génie ailé

Vu du sol, le Génie ailé de la Bastille peut paraître petit : pourtant, cette statue dorée mesure près de quatre mètres de haut ! Elle est l’œuvre du sculpteur Auguste Dumont. Pour en admirer de près toutes les qualités esthétiques, rendez-vous au Musée du Louvre  : il en expose une réplique réduite de moitié. 

Brandissant un flambeau et une chaîne brisée, ce génie symbolise la Liberté. Mais pourquoi donc ne pas l’avoir représentée sous des traits féminins, comme dans le célèbre tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple ? C’est qu’une figure féminine évoque trop la République, or, c’est une nouvelle monarchie qu’a mise au pouvoir la Révolution de 1830. 
 

le génie ailé
Le génie ailé

© Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux

Une riche symbolique

Rien n’est laissé au hasard dans le décor du monument : tout comme le génie ailé masculin, chaque élément possède une symbolique bien précise. Les têtes de lion, très nombreuses, font référence au peuple souverain. Les coqs qui ornent le piédestal, quant à eux, symbolisent la France et répondent habilement aux aigles impériaux visibles sur la colonne Vendôme. La comparaison entre les deux monuments ne s’arrête d’ailleurs pas là : le génie ailé de la Bastille dépasse de dix centimètres la statue de Napoléon qui couronne son pendant de la place Vendôme ! 

Parmi les ornements qui figurent sur la colonne de Juillet, un motif revient souvent : une étoile à trois branches sur une couronne de chêne : il s’agit de la croix de Juillet, un ordre créé par Louis-Philippe. 
 

une riche symbolique
La croix de Juillet, ordre créé par Louis-Philippe

© Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux